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Cachet d’oculiste
Début du IIIe siècle après J.-C.
Découvert à Houtain-l’Evêque (Brabant flamand) en 1883.
Pierre
L. : 3.8 cm – l. : 1.8 cm – Ep. : 0,8 cm
GC.ARC.01e.0000.50363 - I/6382
Les flancs de cette tablette rectangulaire sont gravés de légendes en caractères rétrogrades réparties sur deux lignes. Les inscriptions qui figurent sur les petits côtés sont une version abrégée de celles gravées sur les longs côtés. Elles mentionnent le nom du praticien (au génitif), le nom du collyre et le nom des affections à soigner. Ainsi, l’oculiste TITVS
prescrivait des médications à base de safran (Crocodes) pour soigner la conjonctivite granuleuse et des remèdes à base de suc de balsamier (Opobalsamatum) pour la baisse d’acuité visuelle (amblyopie).
Les ingrédients qui entraient dans la composition des collyres étaient broyés sur une tablette en pierre puis mélangés à de l’eau ou de la gomme liquide. La pâte ainsi obtenue était modelée en forme de bâtonnets qui recevaient l’empreinte du cachet avant séchage. Ces préparations à base de végétaux, de substances animales (corne) ou de métaux tel le cuivre, étaient délayées avec de l’eau ou de l’œuf avant d’être appliquées sur l’œil. Dans son Recueil des cachets d’oculistes romains, Espérandieu a recensé pas moins de cent cinq noms de collyres différents.
Plus de trois cents cachets d’oculistes ont été découverts dans l’empire romain, essentiellement en Gaule. Leur étude est une source de connaissance précieuse relative à la pharmacopée des oculistes gallo-romains réputés pour les opérations de la cataracte. Les collyres solides, spécifiques à la médecine gauloise, faisaient partie de l’attirail des oculistes itinérants, au même titre que les balances, les cachets, les tablettes à broyer et les instruments chirurgicaux (spatules, aiguilles…).
– Jean-Luc Schütz
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