|
|
Restitution de la maison Porquin, par l’architecte
Paul Jaspar, un de ses ardents défenseurs, dès 1899 Dans la première moitié du XVIe siècle, un banquier lombard du nom de Porcini (patronyme rapidement traduit par les Liégeois en Porquin) vient s’établir à Liège et fait construire, sur la rive droite de la Meuse, une somptueuse demeure, entourée de jardins. À sa mort, en 1579, la propriété est acquise par le prince-évêque, Ernest de Bavière, qui en fera donation en 1603 à la Confrérie de Miséricorde, afin d’y établir un hospice. L’immeuble devient ainsi une annexe de l’hôpital principal de la ville, construit grâce à la générosité du prince. Les bâtiments de l’ancien hôpital de Bavière seront démolis à l’extrême fin du XIXe siècle.
Alors que la maison Porquin figure, depuis 1898, au Tableau général des Édifices civils de Belgique ayant un caractère monumental, la Ville projette sa démolition. Au tout début du XXe siècle, la Commission royale des Monuments et l’Institut archéologique liégeois ne ménagent pas leurs efforts pour la sauvegarde et la restauration de la maison Porquin; de nombreux documents conservés dans les archives de l'I.A.L. et de la C.R.M.S.F. en attestent. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à associer l’intérêt de ce type d’architecture à celui du palais Curtius ou de l’hôtel d’Ansembourg. Malgré ces protestations indignées, le Conseil communal, en sa séance du 23 novembre 1903, vote la destruction de l’immeuble, décision ratifiée par la Députation permanente du Gouvernement provincial un mois plus tard.
– Monique Merland
|
|
Paru dans Chroniques d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Liège, t. II, n° 9, janvier-mars 2005, p. 93-94. |