Masque décoratif

Archéologie / Période Romaine /

Masque décoratif

Ier–IIIe siècle après J.-C.
Provenance : Bonsin
Terre cuite, 22 x 18,5 cm
Inv. :  I/10/56

Les fouilles menées en 1910 dans les substructions d’une villa romaine située à Bonsin ont mis au jour ce masque fragmentaire qui figurerait un faune, comme tend à l’accréditer la seule petite corne conservée, implantée dans la chevelure.
Le masque, de grandeur nature, a été estampé à partir d’une matrice en plâtre. Les trous de fixation situés au sommet du crâne et à proximité des oreilles ont été percés avant cuisson, de même que les yeux, la bouche et les narines. Des traces de polychromie sont encore visibles à la commissure de l’œil gauche, sur le sourcil gauche et au niveau de la chevelure. La couleur rouge a vraisemblablement été appliquée avant l’enfournement du masque.
Les deux principaux centres de production de masques du nord-ouest de l’Empire se situaient à Cologne et à Trèves, en Allemagne. L’argile blanche qui a servi à la fabrication du masque de Bonsin était un matériau employé exclusivement par les officines de potiers colonaises localisées autour de la place Rudolf, en activité entre le dernier tiers du Ier siècle et le début du IIIe siècle après J.-C. La production de masques ne représentait qu’une partie des activités de ces ateliers spécialisés dans la fabrication de céramiques variées.
Par le passé, ces masques ont souvent été considérés comme des accessoires de théâtre fixés au visage des acteurs au moyen de rubans ou de cordes. Comme l’illustrent des fragments de peintures murales de la villa romaine de Vichten, au Grand-Duché de Luxembourg, il s’agit en réalité d’éléments purement décoratifs, suspendus aux murs par des rubans.
En 2001, l’inspection d’un bloc de terre compact issu des fouilles de 1910 nous a permis de découvrir, parmi les tessons de terre cuite qu’il contenait, un fragment de terre cuite blanche mesurant 8,9 x 4,2 cm, appartenant à un second masque de type différent ! Les deux rides de joue fines et profondes que l’on distingue sur ce tesson laissent à penser qu’il s’agit d’un fragment de masque grotesque, modèle très courant figurant une tête masculine chauve aux traits caricaturaux.