Bronzes mithriaques

Archéologie / Période Romaine /

Bronzes mithriaques

Fin du IIe siècle ou début du IIIe siècle après J.-C.
Provenance : Angleur
Bronze et fer
Inv. : 733/1-20, dépôt de l’État à l’IAL
Classés Trésor de la Communauté française de Belgique

Les bronzes gallo-romains, classés le 8 février 2011 comme « trésor » par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont été découverts de manière fortuite à Angleur par un ouvrier briquetier à la fin de l’année 1881 ou au début de l’année 1882, dans une cachette de fondeur aménagée dans le sol à environ 50-60 cm de profondeur.
Cet ensemble de vingt pièces comprend des éléments d’adduction d’eau (une clef de fontaine, deux orifices de fontaine à masque léonin, trois bagues de raccordement de conduites d’eau et un tuyau quadrangulaire perforé) ainsi que des appliques figuratives qui ont dû servir à l’origine dans le spelaeum d’un mithréum. Comme le culte de Mithra s’était surtout implémenté en milieu urbain, le lieu de provenance originel de ces objets est sans doute à chercher ailleurs, peut-être Theux-Juslenville, dans une agglomération ayant vraisemblablement eu le statut de vicus, où l’on a identifié en 1557 deux autels de Mithra aujourd’hui perdus.
Les appliques zoomorphes, au nombre de quatre, correspondent aux signes zodiacaux du Bélier, du Lion, du Scorpion et du Poisson. Un cinquième signe, celui de la Balance, est représenté par la statuette d’un jeune homme nu, aux bras écartés, qui devait tenir initialement l’instrument de pesage. Les trois têtes masculines de profil, dont deux ont conservé leur aile ourlée garnie de plumes, sont celles des Vents. Quant aux deux statuettes féminines en mouvement, il s’agirait des personnifications des Saisons.
De tels motifs – à l’exception de la Gorgone Méduse, rarement figurée en contexte mithriaque – se retrouvent dans le décor sculpté des bas-reliefs mithriaques rhénans en pierre (celui du mithréum I de Nida-Heddernheim, par exemple), où ils encadrent une composition centrale figurant Mithra tauroctone. Le lion plastique, levant la patte antérieure droite, et le col tronconique d’un vase évoquent, quant à eux, une scène qui figure souvent sous la tauroctonie et associe un serpent, ici manquant, à un cratère et un lion.